L'écho du Pic

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Corée du Sud : le prix de la réussite scolaire

Un niveau scolaire exceptionnel

La première place du classement PISA, paru le 4 décembre dernier, est détenue par la Corée du Sud (539 points), bien devant la France (18e avec 496 points). Les élèves Coréens se montrent donc encore une fois les meilleurs, mais à quel prix ? En 2012, moins de 60 % des jeunes coréens se disaient être heureux à l'école, alors que la moyenne de l'OCDE (Organisation de Coopération et de Développement Économiques, qui regroupe 34 des démocraties et économies de marché les plus avancées de la planète) se situait à 80 %, et que l'Indonésie affichait plus de 95 % d'élèves heureux. De plus, pas moins d'un élève sur cinq dit avoir déjà songé au suicide !

 

Des horaires de folie …

Les élèves Coréens étudient en moyenne 50 heures par semaine, ce qui représente 16 heures de plus que la moyenne de l'OCDE ! Les journées de cours sont déjà très longues, mais c'est sans compter les cours particuliers : en effet, les élèves continuent de travailler jusqu'à des heures très avancées de la nuit dans des établissements offrant des cours supplémentaires. Résultat : au primaire, les écoliers dorment 7h30 par jour, et au secondaire, leur nuit se réduit à 6h30. Face à ce rythme épuisant, l’État a interdit aux établissements de donner des cours après 22h, mais certains contournent les règles et continuent de faire travailler les élèves jusqu'à parfois 2h du matin …

 

Une pression face à l'examen final

Au terme du secondaire, tous les élèves passent un examen final qui leur permettra d'accéder aux plus prestigieuses universités. Chaque année, le temps d'une journée, la vie s’arrête d’un bout à l’autre de la Corée du Sud pour cet examen. Les forces armées bloquent l’espace aérien aux vols commerciaux pendant près d’une demi-heure, le temps de l’épreuve de compréhension orale … pour que les élèves ne soient pas dérangés par le bruit !

C'est de cet examen que vient tout le stress des jeunes Coréens. En effet, les parents sont le plus souvent derrière eux, et leur mettent la pression pour qu'ils intègrent des universités et décrochent des diplômes. Environ 3 élèves sur 4 sont inscrits à des cours particuliers dans les « hagwons » (ce sont des établissements de tutorat privés, qui reviennent en moyenne à 2600 dollars par an par élève !), et il existe un système de communication par textos entre les parents et les professeurs, qui en primaire par exemple envoient plus de 200 textos par jour aux mamans, avec des photos et des commentaires sur la progression de leurs enfants !

Quitte à repasser plusieurs fois l'examen, les élèves sont prêts à tout pour le réussir et être pris dans les meilleures universités, dans le but d'obtenir un diplôme et par la suite du travail. En Corée du Sud, pas moins de 98 % des individus âgés de 25 à 34 ans sont titulaires d’un diplôme d’études secondaires, ce qui représente le taux le plus élevé de la planète.

 

Un pays axé sur l'éducation

Ce taux exceptionnel de diplômés tient peut-être au fait que la Corée du Sud consacre 7,6 % de son PIB à l'éducation, contre 5,6 % dans les autres pays de l'OCDE. Les hawgons sont également une véritable industrie : plus de 100 000 dans le pays, ils génèrent 2 % du PIB ! À Séoul par exemple, où se concentre la majorité de ces établissements privés, une famille type verse 16 % de ses revenus à ces cours supplémentaires.

 

 

Pauline



18/01/2014
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